il est aussi le démoniaque Dr. Pork Chop, un peu comme si l'inoffensive bestiole cachait un Dr Jekyll and Mister Hyde.
Il fallait bien ça à Pixar pour trouver un moyen de pervertir l'objet de sa fonction initiale. Puisqu'il est avant tout une tirelire (sorte de refrain du Moyen Age dont le nom découle aussi des pièces tintant lorsqu'on le secoue), le cochon tirelire n'est pas un jouet. Il tient plus du bibelot, avec une fonction déterminée. Sauf qu'à l'inverse de toutes les autres formes de tirelires, animalières ou non, le cochon renvoie par son apparence à une image à la fois plus symbolique et concrète.
Pour le paysan, l'éleveur, l'homme d'aujourd'hui et plus encore d'hier, depuis peut-être la nuit des temps de l'humanité carnivore, le cochon est l'animal qu'on engraisse. Celui qu'on se garde au chaud, en le nourrissant notamment des restes.
La monnaie du pain dont l'enfant hérite, les fonds de poche avec ces centimes embarrassant notre portefeuille, sont un peu ses aliments, les détritus d'or, d'argent ou de plomb trouvant dans son bidon. hihi
Le cochon ne pouvait donc mieux représenter et incarner le concept de tirelire, cet argent qu'on capitalise, à l'aveugle (un corps transparent serait contradictoire), à travers une figure à l'allusion claire et commune. Toute une idée de l'économie, de la dépense, de la circulation, se joue avec ces porcs aux allures de mini coffres forts.
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